Comment entretenir ses relations pour être plus heureux ?


Une vie réussie, qu’est-ce que ça veut dire ? Pour le savoir, un projet scientifique inédit a été lancé en 1938 : la Harvard Study of Adult Development. Depuis plus de huit decennieas, et ce n’est pas fini, l’expérience de vie de trois générations – 724 participants initiaux et plus de 1 300 descendants d’origines ethniques, socio-économiques et culturelles diverses – est scrutée à la loupe, de l’enfance à la vieillesse. « Nos participants sont interrogés sur leur vie telle qu’elle est, et non telle qu’elle était, expliquent le psychiatre et psychoanalyste Robert Waldinger et le docteur en psychologie Marc Schulz, qui dirigent l’étude depuis vingt-cinq ans. Tous les deux ans, nous leurs envoyons de longs questionnaires sur leurs habitudes et leurs comportements, la nature de leur emploi et leur satisfaction au travail, leurs loisirs, le nombre de leurs amis proches, l’impact psychologique des mariages et des divorces, des naissances et décès. Nous étudions aussi leurs croyances spirituelles et leurs préférences politiques, leurs objectifs dans la vie, leurs sources d’inquiétude… Tous les quinze ans, nous les rencontrons. Nous avons même vingt-cinq cerveaux réels que nous avons « offerts » à certains participants après leur mort, dans un dernier acte de générosité ! » Car, fait exceptionnel, l’étude de Harvard a réussi à maintenir un taux de participation de 84 % sur toute sa durée. C’est aussi ce qui rend passionnante la lecture de The Good Life, qui synthétise ces résultats : il assiste au déroulement de la vie de certains participants comme au cinéma ! « Au fil des années s’est imposée la conclusion que ce nest ni la jeunesse, ni la célébrité, ni l’argent ou la réussite, ni même une forme d’accomplissement personnel qui nous rend heureux et nous maintient en bonne santé, mais bien la qualité de nos relations, réveillent les deux scientifiques. C’est un élément central du processus de « croissance » et de la résistance à l’adversité. Ou il y a des périodes de vie où nos liens sociaux sont clairement menacés : l’âge mûr, entre 41 et 65 ans, avec un pic des responsabilités familiales et professionnelles, et celui de la retraite. » puisque 40 % de notre bonheur dépend de la faculté que nous avons de faire croître nos relations, ne cédons pas à la paresse : stimulons notre « social fitness » !

* De Robert Waldinger et Marc Schulz, publication le 24 janvier prochain chez Leduc.

Instaurez des rituels pour être ensemble

La pandémie récente a mis en ce besoin de connexion. « Soudain, il a compris que les écoles, les cinémas, les restaurants et les stades ne servent pas seulement à apprendre, à regarder des films, à manger et à faire du sport, remarquent les auteurs. Ce que la plupart des participants de l’étude ont retenu, c’est que, pour survivre au krach boursier de 1929, à la Seconde Guerre mondiale ou la crise financière de 2008, le soutien qu’ils ont reçu des autres pendant et après avoir été crucial. »

LES BONS RÉFLEXES Si vos emplois du temps respectifs ne permettent pas d’organiser des dîners de famille, soignez les petits déjeuners, créez des occasions de retrouvailles – pour fêter une réussite, le départ d’un enfant pour l’étranger… Regardez des albums de photos : cela augmente le sentiment de vivre dans un monde plus solidaire. « Les souvenirs partagés des uns et des autres, pas seulement des plus âgés, sont importants pour créer des liens et les maintenir », ont insisté Robert Waldinger et Marc Schulz.

Socialisez-vous au travail

Henry Keane, qui a travaillé dans une usine automobile du Michigan, a été plus heureux que John Marsden (un avocat) ou Sterling Ainsley (un chercheur). Ce qui fait la différence ? La qualité des relations avec ses collèges. La solidarité au bureau permet de se prémunir efficacement du stress, du burn-out, mais aussi du harcèlement.

LES BONS RÉFLEXES Ne distinguez pas vos relations personnelles de vos relations professionnelles : la vie ne s’arrête pas à la porte de l’entreprise ! Recherchez plutôt les moments informels (cantine, machine à café, covoiturage…). « Demandez-vous aussi demain, lorsque vous partirez travailler, quelles sont les personnes que vous aprèciez le plus dans le cadre professionnel, signalez les scientifiques : si vous les estimez à leur juste valeur, ce qui compte vraiment pour elles, ce que vous manghtis apprendre d’elles, et s’il y en a que vous aimeriez mieux connaître… »

Accordez de l’importance aux relations « sans importance »

Si, pour se sentir bien, il faudrait avoir au moins quatre étroites relations de confiance absolue et d’assistance fiables, confirmant les études, il a également été montré que les liens dits « faibles » – les personnes avec les séquences nous ne passons pas beaucoup de temps ou que nous ne connaissons pas bien – nous remontons le moral au quotidien, en comblant notre besoin de reconnaissance fondamentale.

LES BONS RÉFLEXES Ne négligez pas les petits contacts sociaux avec le facteur, le chauffeur de bus, le serveur, les commerçants… et n’ayez pas peur d’engager la conversation avec un parfait inconnu !

Faites votre check-up relationnel

Pourquoi Leo DeMarco et John Marsden, deux des participants de la première génération, diplômés de Harvard, ont-ils eu un destin différence ? Le premier est considérable comme l’un des hommes les plus heureux de l’étude, et le second comme l’un des plus malheureux. En observant leurs vies respectives, Robert Waldinger et Marc Schulz ont conclu que Leo avait accordé la priorité aux personnes qui comptaient pour lui (spouse, enfants, collèges enseignants et étudiants), contrairement à John, qui avait privilège sa carrière d’avocat et la matériel réussi, et avait du mal à établir des liens de confiance avec les autres. « Le temps et l’attention aux autres sont les matériaux essentiels du bonheur, assurent les chercheurs. Ou, tout comme les muscles, les relations négligées s’atrophient. Pensez un instant à la relation que vous entretenez avec une personne qui vous est chère mais que vous avez l’impression de ne pas voir assez. Et comptez le nombre d’heures que vous lui consacrez par an : vous allez être surpris ! »

LES BONS RÉFLEXES Dressez une liste des dix personnes qui occupent le centre de votre univers social. Accordez-leur une place dans votre agenda et interdisez-vous d’annuler le rendez-vous. Mémorisez leurs anniversaires et les événements importants de leur vie.

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5 clés pour être heureux

  • La « curiosité radicale » Intéressez-vous réalité et profondeur à l’autre, à ses opinions, à sa vie quotidienne, sans avoir peur d’être intrusif. S’il répond par un « bien ! » à votre « commentaire s’est-il passé ta journée ? », enchaînez, par exemple, par un « quelle est la plus intéressante que tu as vue aujourd’hui ? » Ou, si quelqu’un vous répond de manière vague, par un « Tu peux m’en dire plus ? Je ne suis pas sûr de bien comprendre. »
  • L’effort d’empathie Pour créer ou renforcer le lien, essayer de comprendre l’autre (et de le montrer) serait plus important que de le comprendre vraiment.
  • La généreuse Si, au début d’une relation, il donne beaucoup (temps, services…), avec les années, il devient plus économe.
  • La valorisation Si l’émulation est bénéfique, la jalousie et le dénigrement sont des « tue-relations ». Attrapez les autres en flagrant délit de bon comportement !
  • La flexibilité Au lieu d’adopter une position dure et de porter un jugement sur l’autre (« Le problème, c’est lui ») en cas d’interaction difficile, assouplissez votre façon de réagir : examinez de près la situation, réfléchissez à ce qui est en jeu pour l’autre. Et tirez les leçons de l’expérience !



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