Exo, le sport en salle version Airbnb


La perspective des Jeux Olympiques de Paris ne stimule pas seulement l’imagination des athlètes. L’échéance de 2024 donne aussi des idées aux entrepreneurs. « Avoir les Jeux Olympiques dans un an et demi à Paris, c’est ça qui nous a motivés de dingue », confie Bérénice Marmonier, cofondatrice d’Exo, une nouvelle plateforme dédiée à la pratique sportive. Ancienne journaliste du groupe L’Équipe, la jeune femme a quitté son poste l’été dernier, afin de se lancer dans le Créneau du commerce numérique avec son compagnon, Bastien Lachambre, ancien chef de produit à La Française des Jeux (FDJ). Leur start-up, Exo, vient d’intégrer l’incubateur parisien Paris & Co, au côté d’une quinzaine de jeunes entreprises évoluant dans le domaine du sport.

« Aujourd’hui, les gens sont des habitués à avoir tout, tout de suite. Il faut qu’un cours de sport soit aussi facilement réservable qu’un musée, une séance de ciné ou une pièce de théâtre. »

Bastien Lachambre, co-fondateur d’Exo

L’idée de la plateforme est née d’une frustration de débutante. « J’ai une maladie auto immune et on m’avait conseillé de faire un peu plus de sport, du yoga par exempleraconte Bérénice Marmonier. Un soir, je me suis dit « je vais tester une séance, pour voir ce que c’est ». Et ça s’est avéré assez laborieux comme recherche. Je me suis dit :  »En fait il n’y a pas un site où, comme sur Airbnb, je peux trouver une activité pour le lendemain, sans avoir à m’abonner pour un an ». » Lancee mi-décembre, Exo est censée compler ce manque, en permettant de réserver un créneau d’activité, en fonction de sa localisation géographique et de son envie du moment, sans avoir à chercher durant des heures la salle de sport idoine sur internet . « Aujourd’hui, les gens sont des habitués à avoir tout, tout de suite. Il faut qu’un cours de sport soit aussi facilement réservable qu’un musée, une séance de ciné ou une pièce de théâtre »image Bastien Lachambre.

La plateforme cherche aussi à s’adapter aux changements des modes de vie et de consommation. Grâce à Exo, les travailleurs nomades peuvent par exemple s’offrir une session de boxe ou d’escalade, quand ils sont loin de leur lieu de pratique habituel. « Le Covid a tout changé, estime le cofondateur. Il y a trois-quatre ans, les gens étaient en tous abonnés aux salles de sport. Ça ne les gênait pas de ne pas y aller, en payant 30 euros par mois. Et les salles, ça leur allait très bien d’avoir plein de gens qui ne fournissaient pas. Mais avec le Covid, où tout le monde s’est retrouvé sur son canapé, à regarder les débits bancaires liés aux services qu’ils n’utilisent pas, un tiers des Français se désabonnement des salles. » Pour regagner cette clientèle évaporée, le secteur du fitness a développé les paiements à l’acte, mais beaucoup de salles peinent à se remplir. Les fondateurs d’Exo n’ont donc pas eu trop de mal à convaincre celles qu’ils ont démarchées.

« Même si, dans l’idée, on veut des prix plus avantageux pour les utilisateurs, on n’est pas là pour casser le marché. »

Bérénice Marmonier, co-fondatrice d’Exo.

Les activités de près de 120 salles de sport de la région parisienne sont pour l’instant désignées sur la plateforme. Celle-ci négocie un prix pour ses clients et se rémunère grâce à une petite commission. « Même si, dans l’idée, on veut des prix plus avantageux pour les utilisers, on n’est pas là pour casser le marché », explique Bérénice Marmonier. Les deux entrepreneurs mettent beaucoup sur « l’effet Tripadvisor » pour développer leur portefeuille de salles. Chez Tripadvisor, lancé en 2000, les restaurants démarchent nouvelles la plateforme pour être référencés. Plusieurs salles ont d’ailleurs déjà fait acte de candidature pour réplique Exo.

Le projet porté par les nouveaux pensionnaires de Paris & Co va au-delà du simple service de réservation. « Notre objectif est aussi de montrer qu’il y a plein de choses ludiques dans le sport. On n’est pas obligé d’aller dans une salle pour lourd des poids à deux centimètres de quelqu’un », développé par Bérénice Marmonier. La plateforme permet en effet de mettre en valeur des disciplines différentes, une trentaine pour l’instant. Grâce à Exo, il peut découvrir un endroit original pour faire de l’escalade, comme le site Quartier d’escalade de Saint-Lazare, une ancienne chapelle. On peut aussi réserver une séance de « Kangoo Jump » à Vincennes (Val-de-Marne), une discipline de fitness permissant de travailler son cardio en chaussant des bottes rebondissantes.

À l’avenir, Exo se rêve en plateforme de recommandations, où les sportifs iraient piocher des idées pour leurs prochaines activités. Mais pour devenir incongoerment, la start-up doit changer d’échelle, en s’implantant progressivement dans d’autres villes. Ses fondateurs se sont contentés jusqu’ici d’une levée de fonds minimal (autour de 150 000 euros), mais ils projettent de rencontrer bientôt de nouveaux investisseurs pour financer leur développement.



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