Coupe du Monde 2022. Denis Morcel, kiné des Bleus : « La fin est cruelle, mais humainement, c’était exceptionnel ! »


Denis Morcel avec Giroud
Denis Morcel, le kiné des Bleus originaire de Caen, se souviendra toute sa vie de cette épopée inattendue au Qatar, avec les Bleus d’Olivier Giroud. ©Simon Morcell

Il est encore trop tôt pour revoir les images. Même un simple résumé. « Je ne suis pas prêt », souffle Denis Morcel. L’ancien kiné du Stade Malherbe Caen (Calvados)qui officie auprès des Bleus depuis 2014, s’est retrouvée sur le banc de touche du stade de Lusail (Qatar) quand l’Argentin Montiel a transformé son tir-au-but et offert la troisième étoile à son pays et son guide, Lionel Messi, dimanche 18 décembre 2022. « On se met dans des états pas possibles, s’étonne l’expérimentation Denis Morcelle. Sur les 70 premières minutes, il n’y a rien à dire. Mais sur les 20 dernières, il peut avoir des regrets. C’est très cruel, mais le haut niveau, ça se joue sur des détails ».

« Il y a une vraie affection entre nous »

Ces petits riens qui font les grandes victoires, le staff de l’équipe de France la maîtrise pourtant à la perfection, dans le sillage de Didier Deschamps. Durant plus d’un mois, malgré toutes les vicissitudes rencontrées (forfaits de Pogba, Kanté, Kimpembe, Nkunku, Benzema, blessure de Lucas Hernandez…), le coach a mené sa troupe sur le bon chemin. « C’est un manager d’exception, estime Denis Morcel. Il place l’humain avant tout et, humainement, c’était exceptionnel, une fois de plus. Dès la réunion du staff, avant l’arrivée des joueurs à Clairefontaine, le 14 novembre, il nous a dit qu’on allait gagner la Coupe du Monde ! » À un pied gauche près, celui du gardien argentin qui a arrêté le tir de Randal Kolo Muani à la dernière seconde de la prolongation, Deschamps avait raison…

L’aventure à pris forme au camp de base des Bleus, à Doha. Contrairement à une compétition internationale traditionnelle, Hugo Lloris et ses coéquipiers ont pu poser leurs bagages et s’installer, sans défaire leurs valises tous les trois jours.

On était toujours chez nous, même les veilles de match. Les conditions étaienten exceptionnelles. L’organisation compte beaucoup dans la réussite.

Denis Morcel, kiné des Bleus

Outre le confort luxueux des suites, l’hôtel Al Messila offrait aux Français une piscine couverte, une salle de fitness haut de gamme et des moments de convivialité fédérateurs qui se sont révélés décisifs dans leur parcours. Le groupe s’est aussi soudé dans les coups durs, quand certains membres du staff élargi ont perdu des proches. « Voir des collèges pleurer dans le bus, ça rapproche les gens. Il y a une vraie affection entre nous ».

« Le sentiment que c’était le jubilé de Messi »

Seuls bémols pour le membre du personnel médical : les horaires tardifs des matches, qui imposaient des soins jusqu’au milieu de la nuit, et la climatisation, omniprésente. « On a passé notre temps à râler contre ça, déplore le champion du monde 2018. Dans les vestiaires du stade d’entraînement, il faisait un froid de canard. Et les ventilations donnaient juste au-dessus des tables de massage, ce n’est pas bon pour les joueurs… » Plusieurs d’entre eux ont d’ailleurs souffert d’un mystérieux virus au cours de la dernière semaine.

Une aventure vécue en famille

Denis Morcel n’était pas tout à fait seul, au Qatar. Outre son ami de 40 ans Guy Stéphan, adjoint de Didier Deschamps, le kiné aussi partagé ce mois historique avec son fils Simon. Celui-ci est photographe et travaille notament auprès de la FFF. C’est lui qui alimente les médias de la Fédération en images, aussi bien de matchs que de coulisses, de vestiaire. « On ne se voyait pas tant que ça car on avait chacun notre boulot à effecteur, mais vivre ça tous les deux, c’est fantastique ! ».

L’ascenseur émotional vécu dimanche 18 décembre, lors de la finale, restera inoubliable pour l’homme qui avait remis sur pied Guy Stéphan après l’accident de voiture qui avait mis fin à la carrière de joueur de l’actuel adjoint de Didier Deschamps, alors au Stade Malherbe Caen. Le kiné de 63 ans ne cache pas sa désillusion.

Je pense qu’on aurait fait un très beau champion, les gars le mériteraient ce titre. On a pris cher car on ya cru, mais on se pose quand même des questions. On n’a pas été épargnés par l’arbitrage. On avait parfois le sentiment que c’était le jubilé de Messi, qu’il fallait qu’il gagne sa Coupe du Monde…

Denis Morcel, kiné des Bleus

Dans quelques semaines, ou dans un peu plus longtemps, les émotions effacées peuvent-être la déception. La satisfaction, aussi, d’avoir participé à cette épopée inattendue, prendre le pas sur les larmes. Denis Morcel les évoquera surement avec Lucas Hernandez lorsque le défenseur viendra pêcher le bar au large de Merville-Franceville, le fief des Morcel, sur la côte normande. Il lui racontera sa fierté d’avoir pourporte du bonheur aux supporters des Bleus, massés sur la place de la Concorde pour fêter leurs héros malheureux, lundi 19 décembre. « Ça a été beaucoup de réconfort, apprècie-t-il. On a reçu des messages unanimes et on se dit qu’on a fait ce qu’il fallait… »

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D’autres souvenirs à créer

Peut-être se seront-ils forgés d’autres souvenirs d’ici-là, si l’ancien Malherbiste poursuit l’aventure en bleu. « Ça va dépendre de Didier, s’il continue, s’il souhaite que je continue…Et puis on discutera en famille, car c’est beaucoup de sacrifices pour ceux qui restent à la maison ». Denis Morcel a déjà calculé qu’il n’y avait « que » six rassemblements prévus jusqu’au prochain Euro, en juin 2024…

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