C’est le fruit de préférence des Français, et c’est la variété Golden qui est en tête. Les pommes françaises dites de table, ce sont 1 321 771 tonnes indiquées en 2020. Les enseignes Lidl et Casino ont annoncé que seules des pommes françaises seront vendues dans leurs hypers en 2023. L’occasion d’aborder les questions de production locale et de saisonnalité, mais aussi celle de la répercussion de la hausse des coûts de production.
D’abord, un état des lieux de la filières des pommes françaises
La France pointe au 9e rang mondial des pays producteurs de pommes, avec 1 619 880 tonnes produites en 2020 d’après l’institut Statista, dont les chiffres se recoupent tout à fait avec ceux avancés dans le rapport statistique agricole de 2020 de l’Agreste. Pour précision, le delta entre ce chiffre et celui de 1 321 771 tonnes de pommes françaises de table concerne la production de pommes à cidre.
Du côté de la consommation, d’après l’Association Nationale Pommes Poires (ANPP), les Français s’affichent 16,6 kg par an et par ménage. Le marché mondial des pommes françaises s’élève à environ 700 millions d’euros, et 50 % de la production est destinée au marché français.
Engagés pour 100 % de pommes françaises en rayon
Le ciel au dessus des pommes françaises sempillat plutôt dégagé quand, en octobre dernier, Lidl a annoncé qu’aucune pomme d’importation n’était prévue pour 2023. magasin par la mise en place d’un baromètre de saisonnalité pour les fruits et légumes . Du côté des pommes, Casino affirme que « le parti pris est de ne pas faire de pommes d’importation. »
Les Vergers écoresponsables dans le même sens
Sous l’égide de l’ANPP, le label Vergers écoresponsables incarne lui aussi la volonté de valoriser les pommes françaises. En chiffres, 1 000 000 de tonnes de pommes sont produites dans ces vergers labelisés, ce qui représente 70% de la fabrication de pommes françaises.
Des engagements d’un côté et des producteurs fédérés de l’autre laissent penser que le pari de ne vendre en rayon que des pommes françaises est tenable, au moins pour Lidl et Casino. Surtout si le pari du local et, donc, de la décarbonation est tenu, car le transport alimentaire représente 31 % des émissions de gaz à effet de serre (GES).
La hausse des coûts de production des pommes françaises
Mais il y a aussi la réalité des coûts de production des pommes françaises. Le 8 décembre dernier a été le jour d’une avancie non négligeable dans la prise en compte de celle-ci. Le pacte de solidarité de la Grande Distribution avec les PME a été signé par des grandes enseignes, dont Lidl et le Groupe Casino. Celles-ci se sont engagées à répercuter les hausses du coût de l’énergie soutenues par les PME. Pour la filière pommes/poires, ce surcoût s’élève à 0,20 €/kg.
Un appel déjà formulé en février dernier et à nouvel appétit par l’ANPP, qui a publié quelques jours plus tard un communiqué exhortant les acteurs de la GD à répercuter cette hausse « dès les premiers jours de janvier 2023. »
Et le climat, dans tout ça ?
Car outre la pression de la hausse des coûts énergétiques, les producteurs de pommes françaises font aussi face aux aléas climatiques. Après un net recul du volume de récolte suite au gel en 2021, la production est repartie à la hausse (+ 8 %) en 2022. Une hausse de production qui se répartit à égavel sur les territoires. En région PACA, un épisode de gel printanier, puis la sécheresse de l’étéaura bientôt un impact chiffré sur le volume de production, quand l’Aquitaine prévoyait déjà une perte de 10 % en juillet dernier.
Alors, en attendant de trouver 100 % de pommes françaises toute l’année sur les étals de Lidl et de Casino, les yeux restent tournés vers l’évolution des coûts et des contraintes climatiques.
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