Mangeons-nous inconsciemment ce dont notre corps a besoin ?


Et si votre envie irrésistible d’un aliment spécifique était le reflet d’une carence en vitamines ou en minéraux ? Si vous rêvez par exemple de déguster une banane, est-ce le signe que votre corps est en manque de magnésium ? Votre envie d’épinards ou de lentilles serait-elle liée à un manque de fer ?

Dans les années 1930, une scientifique du nom de Clara Davis s’était penchée sur ce phénomène étonnaire, également surnommé «intelligence nutritionnelle». Un groupe de jeunes enfants n’ayant pas accès à une alimentation saine à la maison avait été invité à choisir librement parmi plus de trente aliments. Résultat? «Les enfants ont choisi instinctivement un régime riche en nutriments»raconte la BBC.

Au fil du temps néanmoins, les conclusions tirées par Clara Davis dans ses travaux de recherche ont été remises en question par la communauté scientifique. « On ne sait pas vraiment ce qui s’est passé lors de cette étude »a expliqué Jeff Brunstrom, professeur de psychologie expérimentale à l’Université de Bristol. « Peut-être que les enfants ont simplement été exposés à toute une série d’aliments sains et que cela a suffi. »

Aussi, lorsque Jeff Brunstrom croise la route du journaliste et auteur Mark Schatzker en 2017 lors d’une conférence sur « la capacité remarquable de différentes espèces sauvages et domestiques à réagir aux carences en micronutriments en modifiant leur régime alimentaire en conséquence », sa curiosité est piquée. Surtout, le journaliste estime que ce phénomène pourrait également être observé chez les êtres humains. Malgré ses doutes, Brunstrom propose alors à Schatzker de tester sa théorie au cours d’une étude scientifique.

Dés résultats préliminaires

« Nous avons montré aux participants des photos de fruits et de légumes dans différentes combinaisons, puis nous leur avons demandé de choisir la combinaison pour laquelle ils opteraient »décrit par Jeff Brunstrom. « À mon grand étonnement, la première étude que nous avons réalisée à montré [que les participants choisissaient la meilleure option en termes de micronutriments]. C’est un petit effet, mais un effet fiable.»

Ce n’est pas tout. Dans une autre étude publiée le 30 avril 2022 dans The American Journal of Clinical Nutrition et à la laquelle Brunstrom a également parépartie, des chercheurs ont utilisé des données préexistantes de vingt personnes qui avaient été invitées à choisir parmi une sélection de repas quotidiens avec des apports caloriques différences pendant quatre semaines. Aucune de ces personnes n’effectuait de régime.

« Pendant des années, nous avons cru que les humains consommaient inconsciemment des repas riches en énergie »commente Annika Flynn, coauteure de l’étude publiée le 30 avril 2022. « De façon remarquable, cette étude indique un degré d’intelligence nutritionnelle, par lequel les humains parviennent à ajuster la quantité qu’ils consomment lorsqu’ils choisissent des options à haute densité énergétique. »

Mais si l’intelligence nutritionnelle existe, commentez-vous que des personnes souffrant de certaines lacunes nutritionnelles aux elles pouraurent ? De la même manière, pourquoi certains pays font face à une hausse des cas d’obésité si les humains ont une « intelligence nutritionnelle innée » ? Pour les chercheurs, de nombreuses questions restent pour l’instant sans réponse, mais ils espèrent que leurs travaux ouvriront la voie à des études complémentaires.

« La prochaine série de questions devra aborder l’impact de ce phénomène sur les différences individuelles en matière de santé »soutien Brunström. « Nous savons que certaines personnes sont plus sujettes à une mauvaise santé alimentaire et à l’obésité que d’autres. Alors quel rôle joue l’intelligence nutritionnelle, et pouvons-nous comprendre comment ces interactions nous prédisposons à surconsommer ou sous-consommateur ? C’est également un domaine passionné»





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