l’exportation de produits « bas de gamme » accusée d’être une catastrophe écologique et sociale


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    Alors que de plus en plus de Français aspirant à « manger mieux », le pays exporte toujours plus de produits d’élevage bas de gamme vers les pays en développement. Cyrielle Denhartigh, membre active du Réseau Action Climat France, nous en dit un peu sur ce phénomène aux conséquences écologiques désastreuses.

    La France, serait-elle mauvaise élève en matière d’élevage ? Oui selon le dernier rapport de Greenpeace France, Réseau Action Climat et Oxfam France. Trois filières sont particulières pointées du doigt – le poulet de chair, le porc et le lait – et pour cause : ce sont elles qui exportent le plus à l’étranger. Une course aux bas prix, qui affecte non seulement les éleveurs et leurs animaux, mais aussi les consommateurs.

    « On reçoit sous perfusion un modèle qui va droit dans le mur »

    En France, si certaines pratiques d’élevage sont plus vertueuses que celles de nos voisins européens, la réalité n’est pas toute rose.

    Bon nombre d’élevages s’intensifie tentent, tant bien que mal, d’augmenter leurs avantages en maximisant leurs travailleurs, surfaces, animaux (génétiquement modifiés pour viser un maximum de productivité)… Et exportent ensuite leurs produits bas de vers gamme des pays en voie de développement.

    Mais ces pratiques ne sont pas sans conséquences, comme nous le rappel Cyrielle Denhartigh, responsable agriculture du Réseau Action Climat-France : « Cette intensification de l’élevage français est une stratégie purement commerciale, adoptée par les différents acteurs des filières pour conquérir de nouvelles parts de marché. Sauf que l’on accorde sous perfusion un modèle qui va droit dans le mur. Les éleveurs n’arrivent plus à se rémunérer, le bien-être animal est oublié et la France importe des produits plus haut de gamme pour répondre à la demande intérieure« .

    C’est ainsi que du jambon d’Espagne ou d’Allemagne est importé pour sa plus grande qualité, alors que 58 % des Français préfèrent l’achat d’une viande « locale » ou du moins « française » (Sondage Réseau Action Climat France datant de 2021).

    D’ailleurs pour 60% des Français, les pouvoirs publics devraient promouvoir davantage la consommation de viande de meilleure qualité.

    NON aux régimes, OUI à WW!

    Une mutation « urgente » du secteur de l’agriculture

    Pour lutter contre l’exportation massive d’aliments bas de gamme, « en contradiction totale avec l’évolution des attentes sociétales »le Réseau Action Climat France a émis plusieurs recommandations, visant tout particulier la filière poulet, porc et lait.

    • Stratégie numéro 1 : Accompagner la réorientation des stratégies commerciales des filières (en aplantant les aides à l’agriculture biologique, en ajoutant le critère « pâturage » à l’aide aux élevages bovins…)
    • Stratégie numéro 2 : Accompagne l’évolution des modes de consommation alimentaire (en encourageant la consommation de viande labellisée (AB, AOP) et question de l’agriculture biologique, notamment via la restauration collective).
    • Stratégie numéro 3 : Sortir des élevages s’intensifie et enclencher la transition vers un élevage durable.

    « Mais cette transition ne sera pas si aisée que ça » précis Cyrielle Denhartigh. « Pour que les consommateurs changent leurs habitudes, financièrement et culturellement, il faudra les accompagner ».

    Cette mutation, longtemps attendue pour certains, devra se faire »pour le bénéfice de toutes et de tous » rappelle à ce titre l’experte.





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