Le jeune intermittent at-il un impact sur les hormones féminines ?


  • Actualités
  • Publié le
    mis à jour le


    Conférence 3 min.

    Souvent vanté pour ses effets sur la perte de poids, le jeûne intermittent pourrait avoir un impact négatif sur les hormones de la reproduction. C’est ce qu’avance une étude américaine, qu’il convient cependant de considérer avec prudence.

    Régulièrement étudiée pour ses bienfaits sur la perte de poids, le jeûne intermittent pourrait avoir un impact sur les hormones féminines.

    23 femmes ont suivi un « régime guerrier »

    Le Dr Krista Varady, professeur de nutrition à l’Université de l’Illinois à Chicago et son équipe ont suivi 23 femmes obèses pré et post-ménopausées pendant une période de huit semaines. Elles ont été divisées en deux groupes selon ce statut : 12 en préménopause et 11 ménopausées.

    Par la suite, ces femmes ont toutes adopté la méthode du « régime guerrier », une des variantes du jeûne intermittent. Ce régime permet de s’alimenter sur une période de quatre à six heures par jour, des tours de temps durant lesquels il est possible de manger sans compter les calories. Une fois ce délai termine, les personnes doivent suivre un jeûne hydrique jusqu’au lendemain. Les femmes autour de la quarantaine, en péri-ménopause, ont été exclues de cette étude.

    Une perte de poids…

    Puis, les femmes ont été régulières pesées et soumises à des différences de prises de sang, pour quantifier leurs niveaux d’hormones. Les chercheurs ont comparé les résultats de deux groupes de femmes avec un groupe témoin composé de femmes qui s’alimentaient normalement. Résultats : concernant leur poids, les femmes des groupes de régime de quatre heures et de six heures ont perdu entre 3 et 4 % de leur poids initial. Le groupe témoin lui, n’a pas perdu de poids.

    Pour les hormones, les niveaux de globuline, une protéine qui transporte les hormones de reproduction dans tout le corps, de testostérone, et d’androstènedione, une hormone stéroïde que le corps utilise pour produire à la fois de la testostérone et de l ‘œstrogène était en pratiqué chez les femmes au régime après huit semaines.

    … mais moins de DHEA

    En revanche, la différence importante concerne la déhydroépiandrostérone ou DHEA, une hormone qui peut être prescrite pour améliorer la fonction ovarienne et la qualité des ovules des femmes. La DHEA a chuté de 14 % chez les femmes pré-ménopausées et post-ménopausées, restant toutefois dans des plages normales, notent les chercheurs.

    Pour le Dr Varady, « la baisse des niveaux de DHEA chez les femmes post-ménopausées pourrait être préoccupante car la ménopause provoque déjà une chute spectaculaire des œstrogènes, et la DHEA est un composant principal des œstrogènes. Cependant, une enquête aupres des participantes n’a signalé aucun effet secondaire négatif associé à une faible teneur en œstrogène après la ménopause, comme un dysfonctionnement sexuel ou des changements cutanés ».

    Une possible réduction du risque de cancer

    Par ailleurs, la DHEA est une hormone liée à un risque élevé de cancer. La baisse de son taux peut être utile pour réduire le risque de cancer de ces femmes pré et post ménopausées, selon les scientifiques. Il a également été observé une baisse du stress oxydatif et de la résistance à l’insuline.

    Le Dr Odile Bagot, médecin gynécologue et membre du comité d’experts de Doctissimo, estime que cette étude rappelle l’influence du poids chez la femme sur sa fertilité.

    « Le jûne intermittent peut perturber l’équilibre hormonal chez la femme. Par ailleurs, le lien entre le poids et les conséquences sur les règles est connu, je pense aux jeunes femmes en anorexie, par exemple chez qui elles disparaissent » ajoute la gynécologue. « Mais de là à extrapoler des conclusions sur la fertilité de la femme, ce n’est pas possible de l’affirmer à partir de cette étude seulement ».

    Des résultats à prendre avec des pincettes

    Le Dr Varady reste également prudente et estime que cette étude »est un excellent premier pas« mais qu’il faut »plus d’études pour examiner les effets du jeune intermittent sur les humains« .

    La prudence s’impose en effet, vu le faible effectif de l’étude (seulement une vingtaine de femmes) et un intervalle de confiance très large sur les résultats (- 14% à plus ou moins 32%…), qui peut tout au plus marqueur une tendance… mais en aucun cas constitué une preuve.



    Source link

    Laisser un commentaire

    Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *