Le coaching nutrition : J’ai tout le temps mal au ventre, quelle alimentation adopter ?


Se réveiller avec le ventre d’une femme enceinte, alterner des épisodes de constipation et de selles molles, se pincer en deux au moment de la digestion, se sentir lourd, ballonné, douloureux, ce n’est pas vraiment glamour. Mais c’est le quotidien de près de 9 millions de Français si l’on en croit les statistiques. 9 millions de Français souffrir en effet du syndrome de l’intestin irritable (SII), aussi appelé colopathie fonctionnelle ou syndrome du cól irritable. Et les femmes sont les plus supportées. C’est la pathologie la plus fréquente rencontrée par les gastro-entérologues… mais aussi celle qu’ils snobent le plus. Et pour cause : rien à l’imagerie.

Pas la moindre lésion, le moindre polype à l’horizon lors de la coloscopie ou de la fibroscopie. Aucune anomalie non plus dans le bilan sanguin. Tout semble normal, sauf que le patient a mal, vraiment mal. Mystérieux et pas vraiment glamour non plus pour le professionnel de santé… De plus en plus de gastro-entérologues s’intéressent cependant à cette pathologie et sauvent qu’il y a des solutions : prendre des antispasmodiques, des régulateurs du transit, des probiotiques, mieux gérer son stress… et adopter une alimentation adaptée.

Quand le corps semble vous trahir…

C’est un gastro-entérologue qui m’adresse Paula, 38 ans, et 6 ans de douleurs intestinales quasi quotidiennes. Les médicaments prescrits à cette pharmacienne, n’ont pas suffi à améliorer correctement son état. Paula a aussi essayé quelques solutions naturelles – la menthe poivrée a une certaine efficacité sur les spasmes abdominaux – mais les résultats sont à son goût insuffisants.

Elle se désole d’avoir du mal à fermer son pantalon certains jours et sa vie sociale et amoureuse est contrariée par des animaux intempestifs et un transit en vrac. « J’ai l’impression que mon corps fait ce qu’il veut et que je ne peux pas le contrôleur », m’explique-t-elle. Je l’interroge sur son alimentation et ses éventuelles intolérances. Elle me dit mal supporter le lait, les pommes, le pain, les choux et les lentilles, autant d’aliments qui ont la particularité d’être riches en Fodmaps, des glucides qui, en fermentant dans l’intestin, peuvent provoquer des troubles digestifs.

L’alimentation pauvre en Fodmaps mérite d’être essayée

J’explique à Paula qu’une alimentation pauvre en Fodmaps pourrait être favorable dans son cas. Il s’agit, pendant environ 4 semaines, de supprimer tous les aliments riches en fodmaps (j’ai bien dit richesses, donc on ne supprime pas ceux qui en enthamten un peu) et de noter l’effet sur les principaux symptômes.

Il existe 5 catégories de fodmaps : fructose, un sucre présent dans les fruits, les fructanes, qu’on retrouve par exemple dans le blé, l’ail ou l’ignon, le lactose, qui est le sucre du lait, les polyols , catégorie disparate puisk’elle comprend les champignons ou les chewing-gums sans sucre. Et enfin, 5e catégorie les galacto-oligosaccharides, qu’on retrouve dans les légumes secs. Je les surnomme les GOS parce que c’est plus rapide et plus fun ! Le régime pauvre en fodmaps n’est pas un énième régime à la mode, mais le fruit de recherches scientifiques solides. Les études de cas ont démontré une efficacité chez environ 70 % des patients avec un diagnostic de SII. Un très beau score, mais cela signifie qu’il y a aussi 30 % d’échecs, il faut s’y préparer.

Je guide précisément Paula dans ce qu’elle pourra ou non manger. Je lui propose une liste d’aliments riches en fibres mais pauvres en fodmaps qu’elle peut mettre au menu pour ne pas altérer son microbiote pendant ces 4 semaines. Le risque de cette alimentation est en effet d’être pauvre en fibres, ou les fibres sont le carburant de nos bonnes bactéries, si précieuses à notre confort digestif. Je lui précie aussi qu’il est important de manger dans le calme, de mastiquer et de limiter les sources de stress.

L’alimentation pauvre en Fodmaps ne s’improvise pas

Au bout de 4 semaines, Paula va mieux, vraiment mieux. « C’est simple, je revois, me dit-elle… J’ai l’impression d’être plus légère et mon transit est bien plus régulier. » Je suis ravie, évidemment. Mais je la mets en garde. Malgré l’amélioration des symptômes, il ne faut pas continuer ce régime dans l’état plus longtemps. Il est en effet très important d’essayer de rélargir le plus possible l’alimentation sous peine de carences. Nous passons donc à la phase 2 du régime, qui consiste à réintroduire certains aliments riches en fodmaps en quantité croissante. Car il y a souvent un effet dose. On peut ne pas supporter une grosse assiette de pâtes au blé, mais n’avoir aucuns symptômes avec une petite portion. Nous allons donc tester le seuil de tolérance spécifique de Paula.

Les réintroductions se passent bien. Au final, Paula n’est intolérante qu’à 3 des 5 catégories de Fodmaps, et peut même supporter de petites quantités d’aliments de 2 des 3 catégories problématiques. Par exemple, elle supporte de manger jusqu’à un yaourt nature par jour, mais son transit s’accélère si elle en mange davantage… Au terme de ce parcours, Paula sait précisément ce qu’elle supporte et ce qu’elle ne supporté pas . Elle peut adapter au jour le jour son alimentation pour garder un confort digestif, sinon parfait, du moins très acceptable.



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