L’analyse de sève pour suivre la nutrition de la plante lors de son cycle


La sev est le liquide chargé de nutriments et de sucres contenus dans les tissus conducteurs du phloème et du xylème d’une plante. Après être absorbés dans le sol, les nutriments et l’eau (sève brute) sont acheminés vers les feuilles par le xylème. La sève brute se charge alors en sucres et est réacheminée (sève élaborée) vers les organes de la plante pour permettre leur développement.

L’analyser de seve va permettre de mesurer les éléments nutritifs contenus dans le phloème et le xylème des feuilles. En pratique, des limbes de feuilles sont prélevés puis pressés. Le jus qui s’écoule est ensuite analysé. Ce « jus », en plus d’être composé par la sève de la feuille, contient également une partie du contenu des cellules pressées.

Traditionnellement, on utilise pour piloter la nutrition des plantes, les analyses foliaires mesurer les concentrations d’éléments contenus dans toute la feuille. L’analyse de sève quant à elle traduite de manière plus approfondie ce que la plante prélève dans le sol. « On peut la comparer à l’analyse de sang chez l’homme. L’idée est de déterminer l’état de nutrition d’une plante » à un instant T, précise Rémi Pascal, ingénieur d’études nutrition et santé des plantes du groupe Biosphères. L’analyse mesure plusieurs indicateurs : pH, sucres, conductivité, K, Ca, Na, Cl, S, P, Si, Fe, Mn, Zn, B, Cu, Mo, Al, N total, NH4 et NO3.

Quelle est son utilité ?

En plus de mieux représenter ce qu’absorbe la plante, l’analyse de sève permet d’observer des déséquilibres d’éléments pouvant entraîner une sensibilité accrue de la plante aux bioagresseurs.

Ces déséquilibres poignants étaient identifiés avant qu’ils n’aient une incidence sur le rendement. En effet, l’analyse permet de « prévenir les manques avant que les symptômes n’apparaissent (environ 2 semaines avant) ».

Coupler une analyse de sève à un diagnostic et une analyse de sol permet de comprendre comment la plante se nourrit et d’identifier les facteurs pouvant entraver l’absorption des éléments.

Tableau : Cas d’étude présentant les teneurs en calcium et en magnésium dans le sol et dans la sève en vigne à nouaison

Teneur en calcium

Teneur en magnésium

Teneur élevée

sel (CaO)

Sève

Sol

Sève

Teneur correcte

12 260 g/kg

384 ppm

209 ppm

307 ppm

Teneur faible

Dans l’exemple ci-dessus, une vigne en sol calcaire riche en magnésium absorbe correctement à nouaison le calcium mais pas assez de magnésium. Un antagonisme avec le calcium empêche ici l’absorption du magnésium de se drolleur correctement, malgré une teneur élevée dans le sol.

Quelles actions correctives ?

En fonction du diagnostic établi, différences mesures correctives peuvent être alors envisables sur le court ou le long terme : apport foliaire, modification des apports au sol de NPK-Mg, apport de matière organique, choix variétal, implantation de couverts végétaux…

« Selon les situations, on ne pourra pas corriger tous les déséquilibres liés à la génétique du sol, on pourra cependant les atténuer. Il cherche à exprimer au mieux le potentiel du sol. En sol calcaire, où le fer est peu biodisponible, un apport foliaire de chélate de fer pourra dans certains cas sécurisé la nutrition aux stades physiologiques clés. »

Comment ça se passe ?

Pour poser un diagnostic, des prélèvements à certains stades de développement précis de la culture sont nécessaires. Si aucune analyse n’a été réalisée au préalable, il est préférable d’en avoir réalisé au moins 3 sur le cycle culturel.

À noter aussi : il convient de « prélever des vieilles et des jeunes feuilles dans des zones homogènes de la parcelle dans les 3 h après le levier du soleil ».



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