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Marie-Laure André (diététicienne-nutritionniste)

Nutritionist, diététicien-nutritionniste, médecin-nutritionniste… Si tous ces spécialistes ont pour point commun de s’occuper de votre alimentation, ils n’ont pas la même fonction. Qu’est-ce qu’un nutritionniste ? Quelles différences entre un médecin-nutritionniste et un diététicien-nutritionniste ? Qui consulter ? On vous explique tout !
Vous voulez perdre du poids et n’y parvenez pas seul ? Vous souffrez d’une maladie en lien avec l’alimentation ou encore d’un trouble du comportement alimentaire (TCA) ? Vous avez besoin de conseils quant aux aliments à inscrire à vos menus pour être parfaitement en forme ? Direction un nutritionniste ! Mais au juste, de quoi s’agit-il exactement.
Un nutritionniste, c’est quoi ?
Ce terme signifie « qui a la connaissance de la nutrition ». « Ce terme n’est pas protégé », explique Marie-Laure André, diététicienne-nutritionniste. Il peut donc être utilisé par toutes les personnes ayant eu une formation en nutrition, que ce soit un médecin, un ingénieur, un diététicien, un coach, un naturopathe.
Mais seul un médecin-nutritionniste un suivi d’une formation médicale de base (Bac + 6 ans), ainsi qu’une formation complémentaire spécialisée. Ce peut être un Diplôme d’études spécialisées (DES) en endocrinologie, en diabétologie et nutrition qui nécessite 4 années d’étude supplémentaire, un Diplôme universitaire (DU) ou un Diplôme d’études spécialisées complémentaires (DESC) durant 2 ans.
Son diplôme en poche, ce professionnel de santé peut exercer sa profession en hôpital, en clinique ou ouvrir son propre cabinet en libéral. « Un médecin-nutritionniste a pour rôle de diagnostiquer et traiter diverses pathologies en lien avec l’alimentation, que ce soit le diabète, l’hypercholestérolémie, l’obésité, l’allergie ou l’intolérance alimentaire… Il peut également déterminer les causes d’un trouble alimentaire comme une anorexie, une boulimie ou une phobie alimentaire et, en lien avec un psychologue, les prendre en charge une anorexie ou une boulimie… », Précie Marie-Laure André. Enfin, de part sa qualité de médecin, il est également le seul à pouvoir prescrire des analyses, des examens et un traitement médicamenteux au besoin. En cas de troubles alimentaires comme l’anorexie, il pourra notamment prescrire des compléments alimentaires
ONU diététicien-nutritionniste est un professionnel du secteur paramédical, titulaire soit d’un BTS diététique soit d’un DUT génie biologique option diététique. Ces deux diplômes se préparent en deux ans après avoir obtenu un baccalauréat scientifique de préférence : bac S, bac STL (Sciences et Techniques des Laboratoires) ou bac SMS (Sciences Médico-Sociales). A la suite, il peut exercer sa profession en libéral, dans un établissement de santé (établissement hospitalier, Ephad…) ou dans une collectivité (cantine scolaire, maison de retraite…). « Comme il n’est pas médecin, il ne peut prescrire ni examens médicaux ni médicaments. Son rôle est surtout pratique : en fonction de la problématique de son patient, il lui a donné des conseils et un programme alimentaire sur-mesure »raconte Marie-Laure André.
Sa formation, complète, lui permet de suivre les patients dans leur démarche d’amélioration de leur alimentation, que ce soit pour perdre ou prendre du poids, rééquilibrer leur alimentation, soulager des problèmes de santé liés à leur alimentation, ou encore recevoir des conseils dans certaines situations (grossesse, hypothyroïdie, etc.). Le diététicien pourra compléter sa formation par des DU (Diplômes Universitaires) afin de se spécialiser dans certains domaines.
Quand faut-il consulter un nutritionniste ?
Il est conseillé de consulter un médecin-nutritionniste lorsque l’on présente un trouble métabolique ou cardiovasculaire qui nécessite une prise en charge médicale en plus d’être alimentaire, lorsque l’on souffre d’un cancer pour lequel un régime spécifique est nécessaire ou encore en cas d’intolérance alimentaire. « On a plus souvent recours à un diététicien-nutritionniste lorsque l’on souhaite faire un rééquilibrage alimentaire pour perdre quelques kilos en trop, sans pour autant présenter un trouble métabolique », conseillez notre experte. « Ce dernier est l’interlocuteur de choix pour obtenir un programme alimentaire personnalisé, avec, si le patient le souhaite, des menus préétablis pour lui. C’est aussi le spécialiste à consulter si vous êtes enceinte et conserver des conseils quant à l’ ‘alimentation à adopter pour les 9 mois à venir, que vous souheit devenir végétarien sans riscer de carences en nutriments, si vous êtes très fatigué et voulez revoir votre hygiène alimentaire… ».
Un médecin, qu’il soit généraliste ou spécialiste, peut aussi vous adresser à un diététicien-nutritionniste avec des consignes de prise en charge notamment afin d’établir un programme alimentaire dans les cas d’un diabète de type 2, d’excès de cholestérol, après une chirurgie bariatrique pour adapter le profil nutritionnel, en cas de carence, en fer par exemple…
Qui aller voir pour maigrir ?
Si vous ne présentez aucun trouble associé à votre surpoids, vous pouvez vous rendre aussi bien chez un médecin-nutritionniste que chez un diététicien-nutritionniste. En, si à vos kilos en trop, se greffent des troubles de santé tels qu’un diabète, un excès de cholestérol, une hypertension artérielle, des maladies inflammatoires ou si vous êtes à une période de votre revanche nécessitant une prise en charge adaptée (grossesse, ménopause, suite de maladie…), une consultation auprès d’un médecin-nutritionniste sera plus adaptante.
Commencez par vous assurer de sa qualification car certaines formations en nutrition ne sont pas reconnues. Pour être sûr de votre interlocuteur, optez pour ceux qui possèdent le titre de « médecin-nutritionniste » ou de « diététicien-nutritionniste ».
Lors de la consultation, fiez vous à son discours : si le praticien vous promet de maigrir vite et sans effort, qu’il vous tend un programme alimentaire identique aux autres patients, qu’il vous culpabilise et vous recommande de supprem certains aliments, fuyez ! De même, s’il ne prend pas le temps de vous écouter et clôt la consultation en 15 min chrono, inutile de perdre votre temps ! « Un programme alimentaire doit être différent pour chaque patient et adapté à votre profil (objectifs, pathologies, facteur de risque, préférences alimentaires…) pour être efficace, indique la diététicienne-nutritionniste. De même, on n’élimine pas d’ aliments car cela peut, à la longue, être source de frustration et d’échec » précise Marie-Laure André.
Il n’existe à ce jour pas d’ordre des diététiciens en France, aussi, comme dans tout secteur de santé, il peut arriver que certaines personnes ne soient pas « professionnelles ». Dans le doute, fiez-vous à l’avis des personnes les ayant consultées et n’hésitez pas à l’appeler en amont pour en savoir plus sur sa démarche.
Dans le cas des troubles alimentaires, vous pouvez trouver un annuaire des professionnels spécialisés sur le site de la FFAB, que ce soit sur Paris ou dans le reste de la France.
Combien faut-il de séances ?
Il n’y a pas de nombres de séances bien précises, car tout dépendra de votre objectif. En revanche, en moyenne, chacune est espacée de 3 semaines à un mois, afin de vous laisser le temps de mettre en place les consignes alimentaires. Par la suite une à deux consultations par un praticien permet au praticien de s’assurer de la stabilisation du problème pour lequel vous l’avez consulté.
Si vous souffrez d’un trouble du comportement alimentaire (anorexie, boulimie, hyperphagie, etc.), la consultation avec un diététicien-nutritionniste ou un médecin-nutritionniste est indispensable, mais pas suffisante. Il faudra s’entourer d’une équipe pluridisciplinaire (psychologue, psychiatre, si besoin sophrologue, etc.).
La consultation est-elle remboursée ?
La consultation chez un médecin nutritionniste coûte entre 25 et 90 €, selon si le praticien est conventionné ou non. Celle-ci est remboursée par la Sécurité Sociale sur la base de 70 % d’une consultation à 30 €, soit 20 €, et à la condition que vous ayez respecté le parcours de soin. S’il y a dépassement d’honoraire, il pourra être pris en charge par votre mutuelle santé.
Les tarifs des diététiciens sont libres, mais en général un rendez-vous de 30 minutes coûte entre 30 et 60 €. Une consultation chez un diététicien ne donne droit à aucune prise en charge par la Sécurité sociale. Cependant, certaines santés complémentaires proposent le remboursement de quelques séances, le plus souvent jusqu’à 3 par an, sur présentation des factures du praticien.