« En France, les enfants mangent trop de protéines animales »


Pourquoi Docteur – À quel âge doit-on commencer la diversification alimentaire chez un bébé ?

La diversification alimentaire doit débuter entre 4 et 6 mois. Jamais avant car il y a des risques d’allergies alimentaires plus ou moins importants : l’enfant n’est pas encore mature sur le plan digestif. Et pas après 6 mois non plus car il y a des risques de manques, notamment en fer car le lait de la maman n’est plus suffisant pour répondre à ces besoins en particulier. Et même si l’enfant est nourri au lait infantile dans lequel du fer est rajouté, c’est vraiment la fenêtre d’âge propice pour introduire de nouveaux aliments.
Après pour l’âge exact, cela dépend beaucoup du bébé, de sa tonicité et de son envie. Mais s’il ne veut vraiment pas manger d’autres aliments, il y a peut-être lieu de consulter un professionnel de santé afin de voir si tout va bien.

Diversification alimentaire : « Il faut toujours y aller progressivement et au rythme de l’enfant »

Des conseils pour la mettre progressivement en place ?

Le Programme national nutrition santé (PNNS) nous dit qu’il n’y a pas d’ordre pour introduire les aliments, que tout peut être proposé sans problème particulier. Cependant, c’est bien de structurer cette étape pour aider l’enfant à apprendre le goût de chaque chose. On conseille donc de faire légume par légume, puis d’essayer les fruits, et si tout se passe bien, les protéines.
Quand l’enfant n’apprécie pas une nouvelle saveur, il ne faut pas hésiter à lui reproposer 8 à 10 fois l’aliment. Mais surtout, il faut toujours y aller progressivement et à son rythme, en considérant que les bébés ont leur propre satiété : certains mangeront immédiatement un demi petit pot alors que d’autres n’auront besoin que de deux cuillères à café pour commencer.

Après un an, peut-on remplacer le lait de croissance par le lait de vache ?

Le lait de croissance est beaucoup plus adapté aux besoins nutritionnels du petit humain, ce qui n’est pas le cas du lait de vache qui est adapté à ceux du petit veau. Ce lait est trop protéiné et ne contient pas assez de fer, avec des lipides principalement saturés. Ou à cet âge en particulier, l’enfant a des besoins importants en fer et en acides gras polyinsaturés bons pour le développement neurosensoriel. Il faut donc continuer le lait de croissance jusqu’à trois ans, ce qui permet de couvrir une bonne partie de ces besoins. Il est recommandé d’en proposer 350 à 800 ml maximum par jour.

Lipides : ajouter à l’assiette des bébés des huiles riches en oméga-3 et 6

L’étude Nutri-Bébé du Secteur Français des Aliments de l’Enfance (SFAE) révèle égament que de nombreux bébés ne consommeraient pas assez de lipides. Quels sont leurs besoins quotidiens ?

Les besoins journaliers en lipides correspondant à 40 % de la ration calorique. Ils sont principalement assureurs par les apports laitiers (de la mère ou des laits infantiles) et par les huiles végétales. Donc on conseille jusqu’à un an de rajouter dans l’assiette de légumes, le midi, voire le soir également si l’enfant en consomme au dîner, de l’huile de colza ou de noix (qui sont des huiles riches en oméga -3 et oméga-6). L’huile d’olive est moins intéressante pour le tout-petit car elle est quant à elle plus riche en oméga-9. De temps en temps, c’est bien aussi de remplacer l’huile par du beurre pour avoir des apports en lipides laitiers intéressants. Enfin, les poissons gras contributeurs répondent aussi aux besoins lipidiques, à raison d’une portion par semaine.

Et comment savoir si mon bébé mange assez pour couvrir ses besoins ?

Un enfant qui est au sein, peu importe le nombre de têtes par jour, on sait qu’il va couvrir ses besoins. Pour completer avec les lipides dès la diversification alimentaire, c’est une cuillère à café d’huile ajoutée à l’assiette jusqu’à un an, puis deux cuillères après.

Une alimentation végétarienne avant 3 ans ne présente pas de risque pour la santé

Quelle quantité de protéines faut-il donner à son enfant ?

En France, les enfants mangent trop de protéines animales (viande, poisson, œufs). Il faut pourtant y faire très attention car ce n’est pas bon pour leur santé et leur croissance de trop leur en donner. On recommande aujourd’hui 10 g de protéines animales par jour et par année d’âge. On peut aussi penser aux protéines végétales avec les légumineuses, car plus l’enfant ira dans la diversité alimentaire, mieux il se portera.

Est-ce qu’une alimentation végétarienne convient aux enfants de moins de 3 ans ?

Il n’y a pratiquement pas de soucis avec l’alimentation végétarienne car ces enfants ont généralement des bons apports nutritifs s’ils mangent des œufs, des produits laitiers et consomment toujours un lait infantile. D’ailleurs, pour les parents qui ne souhaitent pas donner un lait infantile à base de lait de vache pour des raisons éthiques, il existe des laits infantiles végétaux à base de protéines de riz parfaitement équilibrés pour répondre aux besoins de l’enfant jusqu’à à l’âge de trois ans.
Pour les végétaliens (qui excluent tout produit d’origine animale), c’est plus compliqué car il y a un risque de carences, notamment en vitamine B12, en fer et en zinc. Donc dans ce cas, il faut absolument que les parents se fassent accompagner par des professionnels de santé pour avoir des compléments alimentaires adaptés aux enfants, en faisant réguillet des bilans nutritionnels.


L’étude Ipsos Nutri-Bébé 2022 du Secteur Français des Aliments de l’Enfance (SFAE) nous donne une photographie des pratiques et consommations alimentaires en France des enfants de moins de 3 ans ainsi que leurs évolutions. Elle se réveille notament que :

  1. Le taux d’allaitement est en baisse : « 55 % des enfants sont allaités ou ont été allaités tandis que 62 % l’était en 2013 ». Cependant, « il est à noter que les mères ayant allaité ont poursuivi cette pratique plus longtemps que celles l’ayant fait en 2013 ».
  2. Les bébés consommaient du lait de vache non spécifié trop tôt : « 1/4 des bébés de l’enquête entre 1 et 2 ans et presque 50 % après 2 ans », alors que le lait de croissance (ou lait 3ème âge) est recommandé par les pédiatres jusqu’à 3 ans.
  3. Les touts-petits mangent de plus en plus devant les écrans : « C’est lors du petit-déjeuner que l’écran est le plus présent (42 % des enfants prennent occasionnellement leur petit déjeuner devant un écran). »
  4. Le pédiatre reste « une boussole indispensable pour les parents de jeunes enfants » : « 52 % des mères primipares citent le pédiatre comme 1ère source d’influence alors que 57 % des multipares évoquent d’abord leur instinct. »





















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