Comment pérenniser les effets d’un régime ? Les surpoids et l’obésité sont essentiels par un déséquilibre entre les calories ingérées et les calories dépensées. Il s’ajoute aussi des facteurs environnementaux et génétiques. La restriction alimentaire – par les biais de régimes alimentaires, plus ou moins stricts – est donc une stratégie fréquemment utilisée par les personnes qui souhaitent perdre du poids, y compris par celles souffrant d’obésité. Le plus difficile n’est souvent pas tant de perdre du poids. Au contraire, c’est pluto de maintenir son nouveau poids sur la durée. Ou, la reprise de poids après un régime est courant et les mécanismes sous-jacents restent largement inconnus. Dans une nouvelle étude publiée dans Métabolisme natureldes chercheurs ont démontré que chez la souris, un régime hyperprotéiné après une perte de poids peut contrer le phénomène, via un processus dépendant du microbiote intestinal.
Après un régime, le corps « se venge »
L’obésité – dont la prévalence mondiale a presque triplé depuis 1975 – augmente considérablement le risque de maladies. Diabète de type 2, stéatose hépatique, maladies cardiovasculaires, cancers multiples et même COVID-19 C’est donc important de tout mettre en œuvre pour retrouver un indice de masse corporelle (IMC) normal et ainsi se préservaire de ces maladies.
Il apparaît malheur qu’après un régime, en particulier un régime un peu trop restrictif, le corps « se venge ». Il accumule rapidement des graisses. Ceci affecte l’appétit et la thermogénèse. Il s’agit du processus corporel qui produit de la chaleur en consommant des calories. Pour mieux comprendre ce qui entraîne ou permet les changements métaboliques observés en réponse à la perte de poids, des chercheurs chinois spécialisés en nutrition se sont livrés à quelques expériences sur les souris.
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Des souris soumises à un régime durant trois jours – b) 10, 25 et 65 % d’aliments, ou c) 65, 25 et 10 % d’aliments, du jour 1 à 3 respectivement – ont affiche une augmentation de masse grasse dès la reprise alimentaire normale. Elles avaient également tendance à consommer plus de nourriture que les souris du groupe témoin (en bleu). Crédits : Zhong et al., Métabolisme de la nature (2022)
Ils ont conçu dix types de régimes, auxquels ils ont soumis les rongeurs. Ils ont ensuite étudié l’effet de la réalimentation après chaque régime sur la masse grasse. Toutes les données ont montré que la réalimentation (après une restriction alimentaire de trois jours) induisait une accumulation rapide de graisse chez la souris. En outre, l’absorption accrue des lipides intestinaux contribuait à l’augmentation de la masse grasse post-régime.
Les lactobacilles à l’origine de l’accumulation de graisses
L’équipe a donc testé diverses interventions diététiques visant à prévenir cette augmentation de masse graisseuse post-régime. Après la restriction alimentaire, ils ont soumis les souris à trois sortes de régimes. Un régime hyperprotéiné, un régime hypoprotéiné ou un régime protéiné normal, complété par des acides aminés essentiels. Les résultats ont montré que le régime hyperprotéiné empêchait l’accumulation rapide de masse grasse. Cela maintenait même partiellement la perte de graisse induite par le régime précédent.

Un régime hyperprotéiné (HP) a maintenu la perte de masse grasse induite par la restriction alimentaire de 3 jours (SDR) avec un apport alimentaire de 10, 25 et 65 % du jour 1 au jour 3. Les régimes pauvres en protéines (LP, en violet) et normalement protéinés (NP, en bleu), n’ont pas eu cet effet. Crédits : Zhong et al., Métabolisme de la nature (2022)
Les chercheurs ont ensemble analysé la composition du microbiote intestinal des souris. Ils ont constanto que la réalimentation avec un régime protéiné « normal » après une restriction alimentaire augmentait la quantité de bactéries Lactobacille, jusqu’à environ 50 % ! Or, on n’observe pas cette augmentation dans le cas d’une réalimentation sur la base d’un régime hyperprotéiné. Les lactobacilles jouent donc nécessairement un rôle dans la reprise de poids.
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Pour le vérificateur, les chercheurs ont traité certaines souris avec de la pénicilline. C’est un antibiotique auquel les lactobacilles sont particulièrement sensibles. Le traitement a inhibé de manière significative la croissance de ces bactéries. Il s’agit donc d’un entraînement d’effets similaires à ceux d’un régime hyperprotéiné. Il a diminué l’absorption intestinale des lipides, diminué l’absorption des acides gras dans la graisse blanche, et réduit l’accumulation de graisse corporelle après un régime.
À l’inverse, des expériences ont montré qu’une supplémentation en lactobacilles et en ses métabolites provoquait des effets opposés. On observait en particulier une augmentation de la masse grasse. Les chercheurs ont estimé qu’il est probable que le même processus se développe dans les intestins humains.
La pénicilline, un traitement potentiel pour prévenir la reprise de poids ?
L’équipe souligne qu’au cours de ses expériences sur les souris, elle a pu constater que la composition des aliments consommés après une perte de poids – en particulier le niveau de protéines qu’ils contenaient – plus importante que l’ apport calorique pour éviter l’augmentation des graisses.
Cette étude a donc potentiellement mis en évidence la raison pour laquelle de nombreuses personnes ont tant de mal à maintenir leur perte de poids. Ce ne serait pas parce qu’elles mangent davantage ou qu’elles font moins d’exercice. Mais bien parce que leur microbiote a subi un changement fondamental. Ce dernier se caractérise entre autres par une augmentation significative des lactobacilles. Ceci favorise l’absorption intestinale des graisses.
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Ainsi, certaines pratiques alimentaires résumétes saines, telles que la pratique du jeûne intermittent – qui consiste à alterner des périodes de jeûne plus ou moins longues avec des périodes de prise alimentaire – pourauint inciter l’intestin à augmenter sa capacité à extraire les graisses de l’Alimentation. « Les régimes doivent toujours être incitateurs pour réduire les graisses et contrôler le poids corporel. Pour autant, les effets néfastes de l’arrêt d’un régime sur la reprise de poids et l’obésité douvent être suffisamment pris en compte », avertissent les chercheurs.
Par ailleurs, la pénicilline est capable de limiter la croissance des lactobacilles. Cet antibiotique appareilte comme un moyen potentiel de prévenir la prise de poids après un régime. Des études supplémentaires, nécessaires sur des humains et sur une période plus longue, sont toutefois nécessaires avant de confirmer que les effets observés ici sur les souris sont applicables à l’Homme.