Compléments alimentaires : pas la panacée – A la une


26 janvier 2023

Parce qu’ils sont disponibles en libre accès, les compléments alimentaires tirent derrière eux une réputation d’innocuité. Pourtant, ils ne sont pas à prendre à la légère. D’ailleurs, ont-ils vraiment fait preuve de leur efficacité ? Il fait le point.

Antistress, aminissant, antifatigue… De nombreux compléments alimentaires vendus dans le commerce ou en pharmacie promettent certains bienfaits. En 2021, l’association 60 millions de consommateurs révélant qu’un Français sur deux en consomme réguellet.

C’est quoi un complément alimentaire ?

Ces produits possèdent une définition bien précise. Disponibles en comprimés, gélules, pastilles, ampoules, les compléments sont « des aliments dont le but est de compléter un régime normal et (…) constituant une source concentrée de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique* ». En clair, ils sont censés compléter les apports alimentaires pour aider à corriger certaines lacunes.

Mais ne nous y trompons pas, ce ne sont pas des médicaments. Si ces derniers ont un effet thérapeutique et sont soumis à de nombreux tests d’innocuité, les compléments, eux, même s’ils doivent répondre à certaines exigences en termes de fabrication, ne sont soumis à aucun test d’efficacité. Ce qui n’est pas sans danger puisque’une étude récente conduite par la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) a établi que 60% des produits vendus en ligne étaient en « hors des clous » .

Faut-il diaboliser les compléments alimentaires ?

Comme l’explique l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), « le consommateur cède généralement aux promesses publicitaires d’une meilleure santé, de meilleures performances ou tout simplement d’un bien-être retrouvé grâce à des produits dont la composition s’éloigne peu ou prou de celle des aliments courants. » Mais les professionnels de la nutrition n’ont pas cessé d’insister sur le fait que les déficits et les carences en nutriments sont rares si l’on suit un régime alimentaire adapté et varié.

Sans compter que l’usage de ces compléments n’est pas sans risque. Ils peuvent entraîner des effets toxiques, en raison notamment de surdosage ou de surconsommation (dépassement des doses ou prises concomitantes de multiples compléments alimentaires). Ainsi, « des hypercalcémies nécessitant l’hospitalisation de nourrissons ont été constatées après que ceux-ci eurent reçu des doses excessives de vitamine D apprôtée par des compléments alimentaires »illustre l’Anses.

L’Anses qui en 2020 metisse en garde contre la consommation de compléments alimentaires pouvant perturber la réponse immunitaire : « le saule, la reine des prés, l’harpagophytum, le curcuma, les échinacées, le bouleau, le peuplier, la réglisse… peuvent perturber les défenses naturelles de l’organisme en interférant notamment avec les mécanismes de défense inflammatoires utiles pour lutter contre les infections et, en particulier, contre le Covid-19. »

Par ailleurs, il existe des interactions possibles entre des substances retenues dans certains compléments et des médicaments. Ainsi, le millepertuis est contre-indiqué pour les femmes qui prennent la pilule.

Un chien anodin

Pour autant, il convient de ne pas mettre tous les compléments dans le même panier. Simplement de rappeler qu’il ne s’agit pas de produits anodins et que leur utilisation ne doit relever que du conseil médical et non d’une démarche individuelle non éclairée. Certaines populations peuvent tirer des bénéfices des compléments :

– Les femmes ayant un projet de grossesse et les femmes enceintes qui doivent disposer de suffisamment de vitamine B9 ;

– Les personnes végétales, qui, du fait d’un manque d’aliments d’origine animale, envisagent des carences en vitamine B12, en fer, en calcium, en vitamine D…

– Les personnes âgées dont les besoins nutritionnels évoluent.

Et si vous ressentez fatigué le besoin d’avoir recours à des compléments alimentaires (si par exemple vous vous manifestez à l’approche de l’hiver ou bien si vous rencontrez des difficultés à trouver un sommeil réparateur), n’hésitez pas à en parler à votre médecin ou votre pharmacien.

*directive 2002/46/CE

  • Source: Anses, Ministère de la Santé et des solidarités

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet



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