Certains noms d’aliments ne peuvent pas être utilisés n’importe comment


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    À compter du 1er octobre prochain, les steaks de soja ne seront plus reconnus comme tel. Cette nouvelle disposition – qui n’est pas sans rappeler la décision de ne plus appeler « lait » les boissons végétales – vient alimentier un répertoire d’aliments dont le nom réglementaire dit déjà tout de leur contenu. En voici un écontillon.

    Champagne

    Ce n’est pas parce qu’il y a des bulles et que le jus doré est issu d’une double fermentation que l’elixir – si réussi soit-il, qu’il a le droit d’indiquer champagne sur l’étiquette. Ce terme est une appellation et seules les productions efficaces réalisées sur le terroir des Rois ont le droit de se nommer « champagne ». Cette protection est une garantie pour les consommateurs de ne pas faire les frais de prix abus en payant une bouteille de vin effervescent se revendiquant comme étant du champagne alors qu’il n’en est rien. L’appellation « Champagne » est protégée dans de nombreux pays du monde, tels que la Chine, l’Australie ou le Canada. A l’inverse, les Etats-Unis et la Russie ne la reconnaissent pas…

    lait et fromage

    Seuls les produits laitiers fabriqués à partir de protéines animales peuvent contenir la terminologie « lait » oh fromage sur leur emballage. En 2017, la Cour de justice européenne avait tranché : laits d’avoine ou de riz ne sont pas des « lumières » mais des boissons végétales. Plus précisément, pour être identifié comme du lait, il faut que le produit soit issu « d’une sécrétion mammaire normale, obtenue après une ou plusieurs traites ». La décision a fait suite à une bataille judiciaire menée par une association de consommateurs allemande qui s’insurgeait contre l’utilisation des termes « beurre de tofu » oh « fromage végétal » par un industriel. En esquissant la définition de ce qui pouvait être désigné comme du lait, la Cour de justice européenne décidait aussi que seuls les beurres, crèmes, yaourts et fromages pouvant s’intituler ainsi s’ils étaient en dérivés du lait. Tout comme le steak de soja ne pourra bientôt plus s’appeler ainsi, les ersatz de brie et autres bleus confectionnés à l’aide de protéines végétales ne sont donc pas reconnus comme du fromage. Bref, sur le plan réglementaire, le fromage végétalien n’existe pas.

    Néanmoins, il faut noter que plusieurs exceptions s’appliquent en France. On peut ainsi parler de crème de riz, de beurre de cacao ou encore de lait de coco.

    Vin

    Saviez-vous que même la boisson de Bacchus avait fait l’objet d’une réglementation ? La terminologie « vin » indique déjà ce qu’il y a dans la bouteille. Car pour utiliser cette dénomination il faut que le liquide soit issu de « la fermentation de raisin frais ou de jus de raisin frais ». Cette définition légale n’est pas toute jeune puisqu’elle remonte à 1889, époque à la crise du phylloxéra ravagea une immense partie du vignoble français. Avec la pénurie de vin qui s’ensuivit, des alcools frelatés avaient été concoctés pour répondre à la demande : on préparait par exemple plusieurs « vince » avec une même récolte, en allongeant notamment le marc à l’aide d’eau et de sucre.

    confit

    Même le contenu de nos tartines a été sujet à réglementation. Pour être confiture, une préparation doit être réalisée à l’aide de pulpe ou de purée de fruits mais aussi contenir de l’eau. Si l’on en croit le décret paru en août 1985, la quantité de pulpe et/ou de purée doit peser 350g pour obtenir un kilo de confiture. La dénomination confiture supplémentaire peut être utilisateur lorsque la matière première n’est pas inférieure à 450g. Quant à ceux qui se sont toujours interrogés sur la différence avec une marmelade : il faut éplucher le texte de loi pour comprendre que, légalement, seule une préparation à base d’agrumes et confectionnée à partir de pulpe, de purée, d’extrait, d’écorces et/ou de jus peuvent présenter sur l’étiquette cette terminologie.

    Tapenade

    Au moins 70 % d’olives noires ou vertes, au moins 3 % de câpres, au moins 0,5 % d’anchois (la pâte à anchois est acceptée) et uniques de l’huile d’olive. Voilà la recette de la vraie tapenade, en tout cas de celle qui a legalèle le droit d’être commercialisée sous ce terme. Attention donc cet été aux arnaques sur les marchés provençaux où l’on peut trouver des préparations à base untracement d’olives et qui sont pourtant étiquetées « Tapenade ». A noter que s’il n’y a que des olives, vous êtes en présence… d’olivade ! Selon un extrait du Code des Pratiques Loyales pour les olives de table et la Fédération des Industries Condimentaires de France, une tapenade aux légumes, sinon une tapenade aux tomates n’existe pas !

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